Sous la voûte étoilée, je m’étais assoupie,
Tout n’était que douceur, je me mis à rêver,
D’une rose au ton noir, étrange et si jolie,
Perdue dans le néant, elle semblait errer.
L’abîme où elle était, virevoltant sans fin,
Donnait une impression de malaise édifiant,
Je ressentis des perles de pluie sur ma main,
Tandis que le tonnerre éclatait, rugissant.
Quand la foudre a frappé, je me suis éveillée,
Je tenais à la main, une rose abîmée,
Elle était biscornue, si étrange et fanée,
Au loin, non sans émoi, je l’ai alors jetée.
Or, d’émouvants sanglots fusèrent sans détour,
Alors que sur le sol, elle semblait mourir,
Etais-je le coupable de ce mauvais tour,
Qui à mort la condamne, en un dernier soupir.
Sa fin était sans doute, une mort annoncée,
Indicible destin, l’abnégation de l’être.
Soudain l'obscurité, sur le songe est tombée,
La rose a disparu, à tout jamais peut-être.
Mais au petit matin, quand la nuit fut démise,
Et mon regret enfin, tout à fait effacé,
Je me réveille alors, pour voir une surprise,
Une rose vêtue de noir, à mon côté.